À l’invitation du Musée de la Résistance et de la déportation de l’Isère, le Professeur Youri Bandajevsky était hier à Grenoble dans le cadre de l’exposition “Restez Libres !” présentée au Musée dauphinois. À ma connaissance, c’est la première fois que venait à Grenoble ce résistant au mensonge organisé par l’État Bélarus sur les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl pour les populations et particulièrement les enfants.
La conférence avait pour thème la Résistance au Mal et voulait montrer que ces résistants ne se considéraient pas comme des personnes extraordinaires, mais des gens comme les autres qui simplement ne s’étaient jamais posés la question d’agir autrement que de témoigner de la vérité. C’est ce que nous a magistralement proposé en introduction le philosophe Michel Terestchenko. Ensuite a été projeté le documentaire “Youri (Bandajevsky) et Galina” de Wladimir Tcherkoff également présent au débat qui a suivi.
Rappelons que Youri Bandajevsky a été arrêté en 1999 alors que spécialiste en anatomopathologie, il dirigeait l’Institut d’Etat de médecine de Gomel qu’il avait fondé 9 ans plus tôt. Ses travaux avaient montré les conséquences graves de Tchernobyl sur la santé des enfants biélorusses dont le pays a reçu plus de 70% des retombées radioactives. Condamné à une peine de 4 ans de prison, il a ensuite été placé en relégation, avant d’être autorisé à partir en France après paiement d’une rançon de 13 800 € par la CRIIRAD pour lui et son épouse Galina. Accueilli à Clermont-Ferrand depuis 2005, ville qui l’a nommé citoyen d’honneur, il tente de reprendre ses recherches depuis la France, ne pouvant exercer dans son pays. Je tiens à saluer les militantes et militants grenoblois qui ont soutenu son combat pendant toutes ces années.