Le nouveau Préfet de l’Isère, nommé par Nicolas Sarkozy l’été dernier lorsque Grenoble servait de rampe de lancement à la campagne du président pour 2012, ne déçoit ni son ministre de tutelle condamné à plusieurs reprises pour racisme, ni l’hyper-président qui est allé le chercher dans la Police. Si l’on peut imaginer que le maintien de l’ordre ne lui permette de répondre à aucun courrier même venant des élus aux affaires, il ne reçoit les associations que très rarement pour les sermonner, pas pour les écouter.
Il remplit parfaitement sa mission d’organiser la chasse aux roms qui figurait explicitement dans la circulaire d’août signée par le directeur de cabinet d’Hortefeux qui fut lui aussi plusieurs années Préfet de l’Isère. Non content d’avoir à peine nommé rasé un campement au Sud de Grenoble jetant dans l’errance des dizaines de familles, M. Le Douaron depuis sa nomination refuse d’héberger les demandeurs d’asile même avec des enfants en bas âge. Condamné par la justice à le faire sous 24 heures, il préfère que l’État paye les astreintes financières au lieu d’héberger ces personnes pendant que ses services prennent des mois voire une année à examiner leurs demandes d’asile.
Depuis une dizaine de jours, une soixantaine de personnes dont une quinzaine d’enfants ayant déposé une demande d’asile s’étaient réfugiées dans le tunnel souterrain de la gare qui donne accès aux voies. Pour la première fois, M. Le Douaron a donné ordre à la Police de les en déloger, les maintenant quelques jours au froid et à la pluie sur le parvis de la gare en leur interdisant de monter la moindre tente que des bénévoles leur avaient apportée. Mais cela faisait tâche à l’arrivée des touristes venant faire du ski dans la région. Aussi mardi soir suite à un odieux chantage (“vous nous suivez, sinon on vous embarque et on détruit vos affaires“), ces familles ont été conduites à un kilomètre de la gare dans un square sans aucune commodité (ni eau, ni toilettes). Les associations humanitaires tirent la sonnette d’alarme sur ces conditions inhumaines dans lesquelles vivent des familles contre toutes les conventions signées par la France à commencer par la convention de Genève de 1951, ratifiée en 1952. Mais il n’est plus possible d’en rester au constat que l’État est défaillant. Il y a une urgence humanitaire. Il faut que les collectivités à commencer par la Ville de Grenoble ouvrent un lieu d’urgence, quitte à faire condamner l’État à rembourser les frais ainsi avancés. L’esprit de la Résistance doit à nouveau souffler sur notre ville. Montrons à N. Sarkozy et ses agents que Grenoble s’indigne ! Soyons tous devant la mairie lundi à 10h pour le crier bien fort au Maire à l’appel de nombreuses associations.