Dans un précédent billet daté du 19 février, je vous faisais part de l’errance de demandeurs d’asile chassés de la gare, puis de son parvis pour finalement être conduits dans un parc à un kilomètre de là loin des regards. Suite à des protestations de nombreuses associations devant les conditions de vie de ces familles, le préfet de l’Isère a consenti à rouvrir un ancien garage qui a servi cet hiver de lieu de mise à l’abri de personnes sans logis par grand froid. Quelle humanité me direz-vous d’ouvrir un tel lieu même sans douche pour y loger des familles avec de nombreux enfants dont des bébés dans une promiscuité totale avec en plus la mise à la rue le jour dès 8h30 (une demi-heure de faveur encore..) pour ne pas y revenir avant 19h le soir… Sauf que ce qui était prévisible et probablement prévu arriva. Après une nuit entassée à plus d’une centaine dans ce garage qui ne pouvait accueillir plus de 60 personnes pour raisons de sécurité, le deuxième soir le gestionnaire du lieu après avoir consulté la préfecture a limité l’accès en demandant aux femmes et enfants d’entrer et aux hommes de rester dehors. Quelle horreur pour des réfugiés qui ont le souvenir de ce que cela a pu signifier dans les pays des Balkans qu’ils ont fui ! Après des discussions infructueuses, la plupart ont décidé de camper à nouveau à 200 mètres de là près d’une avenue très passante, la rue de Stalingrad, dans un terrain vague sans sanitaires ni eau mais avec de l’herbe. On peut affirmer que ce déplacement du campement était planifié par l’Etat puisque les affaires de ces réfugiés ont été déchargées à cet emplacement par la police lors du transfert du camp près de la gare. Cela a d’ailleurs était effectué sans les avertir du lieu qui n’a été découvert qu’au petit matin avec la disparition de pas mal d’affaires et même de papiers si essentiels à des demandeurs d’asile… Mais pourquoi ne pas continuer à leur faire subir ces traitements inhumains jusqu’à leur départ puisque c’est bien le but recherché ?
Vendredi 4 mars était organisée une conférence de presse sur place qui a été bien relayée par les médias. Parmi les associations présentes un nouveau collectif “La Patate Chaude” qui a été créé à l’automne pour dénoncer la façon dont l’accès aux droits pour tous et en particulier par les populations d’origine roms est traité par l’état et les collectivités qui se repassent le dossier dès qu’il devient brûlant. Il faut que cela finisse et que Grenoble et son agglomération qui dépensent des millions dans des investissements au profit du privé montrent qu’elles sont encore à la hauteur des résistants qui sont très souvent montrés en exemple. Déjà des voisins solidaires s’indignent…