Ce week-end ont eu lieu à Grenoble comme dans beaucoup de villes de France et d’Europe des manifestations de soutien au peuple grec qui lutte contre les plans d’austérité à répétitions que l’Europe aux mains des banquiers veut lui imposer. Samedi une manifestation composée surtout d’étudiants et de grenobloises et grenoblois d’origine grecque s’est rendue en cortège devant le Consulat de Grèce. Le matin même interviewé par France Bleu Isère, le consul avait déclaré : « Le grec a essayé depuis deux ans à se restreindre et qu’est-ce qui se passe : de nouvelles restrictions. (…) La plupart des sommes allouées ne vont pas au peuple, mais à l’extérieur du pays. » Demain aura lieu à Bruxelles une réunion décisive des ministres des finances de la zone Euro. À la suite de la décision du gouvernement grec votée difficilement par le Parlement cette semaine du nouveau plan d’austérité, de nouveaux prêts à des taux élevés seront consentis à la Grèce pour payer les banques dont plusieurs banques françaises qui détiennent la dette souveraine de la Grèce.
Le coût social de ce nouveau plan ne sera pas payé par ceux qui comme le premier ministre grec ont maquillé les comptes de la Grèce quand il était gouverneur de la Banque de Grèce, puis vice-président de la Banque Centrale Européenne. Ils le seront par le peuple grec dont les retraites baisseront de 12% et le salaire minimum déjà bas à 740 € de 22 %. Imaginez cela en France ! Comment ne pas comprendre la révolte des grecs qui manifestent plusieurs fois par jour dans Athènes et les autres grandes villes de Grèce en n’oubliant jamais de remercier les peuples solidaires d’Europe qui ne les oublient pas.
Non décidément, ce n’est cette Europe que l’on nous a vendu et on aimerait entendre les partis politiques français prendre parti plus nettement. Ce week end, désertant la campagne présidentielle franco-française, seule Eva Joly a fait le voyage d’Athènes et a déclaré : « Faire supporter les mesures d’austérité par le peuple grec, sans faire rentrer les sommes des riches grecs dans les paradis fiscaux, cela signifie que l’on n’agit pas au bon endroit ». On ne peut qu’approuver, quand on connait le montant par exemple des avoirs grecs en Suisse : près de 200 milliards d’euros, autant que les avoirs allemands !