Aujourd’hui, alors que la suspension du jumelage de Grenoble avec la ville israélienne de Rehovot est en débat, il n’est pas inutile de rappeler un précédent avec la ville autrichienne d’Innsbrück.
En effet, le 14 février 2000 le conseil municipal de Grenoble votait à l’unanimité la suspension de ce jumelage. Les élus ADES publiaient alors ce communiqué pour en donner les raisons : « Le jumelage devait traduire le symbole de l’ouverture aux autres dans le respect et la tolérance, alors qu’aujourd’hui en Autriche l’arrivée au pouvoir de l’extrême-droite remet en cause ces principes et les droits fondamentaux des citoyen-ne-s. Les élu-e-s grenoblois-e-s expriment leur soutien à toutes les actions du peuple autrichien contre la main-mise du FPÖ, parti xénophobe et raciste, et sont solidaires des citoyen-ne-s de la ville d’Innsbrück mobilisé-e-s contre l’extrême-droite. »
Ce communiqué pourrait aujourd’hui être transposé à la ville de Rehovot, si ce n’est que l’arrivée au pouvoir municipal de l’extrême-droite ne date pas d’aujourd’hui, mais de novembre 2009 avec l’élection du nouveau maire, Rahamin Malul, membre important du parti ultra-religieux Shass. J’avais alors écrit sans succès à l’ancien maire de Grenoble pour demander d’appliquer cette jurisprudence municipale.
Des voix s’élèvent aujourd’hui à Grenoble pour demander au nouveau maire une prise de position semblable envers une municipalité qui refuse le droit à l’autodétermination du peuple palestinien et ne partage pas les valeurs républicaines qui sont les nôtres.
J’ai assisté le 11 décembre dernier aux Assises de la Coopération Décentralisée de Grenoble qui se sont tenues à la Maison de l’International. Un bilan précis et objectif a été établi de tous les jumelages et coopérations de la ville. Au sujet de celui de Rehovot, le constat a été clair : «Les relations entre Rehovot et Grenoble pourraient se centrer autour des échanges entre quartiers, associations et sociétés civiles, notamment autour des questions de paix et de droits fondamentaux ». L’adjoint aux Solidarités Internationales, Bernard Macret, a alors annoncé la suspension des relations entre nos deux villes au niveau politique pour développer des actions concrètes d’échanges avec les sociétés civiles d’ici et de là-bas.
C’est bien à cela que doit s’atteler le comité de jumelage Grenoble-Rehovot plutôt que d’entrer dans des polémiques politiciennes. Nous aimerions plutôt que ce comité présente le bilan de ses actions récentes quand l’état des lieux de la coopération avec Rehovot montre un bilan bien maigre avec comme seule action depuis 2014 : un échange de travailleurs sociaux…
Une seule action depuis 2014 et quel budget pour la ville? ( depuis la mise en place). Merci