L’annulation de deux délibérations du conseil municipal de Grenoble par le Tribunal Administratif le 16 mai dernier suite à une requête que j’ai cosignée avec l’ADES marque un coup d’arrêt aux projets décidés directement par le Maire sans son conseil, ni ses administrés. Le Tribunal a voulu affirmer ainsi que le droit devait être respecté et que le conseil municipal ne pouvait être dessaisi de ses prérogatives; de même pour la concertation qui devait être menée largement pour une révision normale et non simplifiée du Plan Local d’Urbanisme. Dans le dossier de la presqu’île qui est l’objet de ces requêtes, la situation est en effet toute autre. D’un côté une convention foncière entre parties (CEA, Schneider, Ville de Grenoble,…) permettait de se céder des terrains entre amis sans l’avis pourtant obligatoire du conseil municipal pour ce qui concerne les terrains de la commune. De l’autre, la révision simplifiée du PLU pour une presqu’île de 245 hectares permettait “d’aller plus vite” comme l’a dit à l’audience l’avocat de la ville.. Le tribunal a fait justement remarquer que l’importance du projet ne donnait pas le droit de s’affranchir des procédures obligatoires de concertation. Certains semblent en effet vouloir être au dessus des lois. Nous avions indiqué lors de l’enquête publique nos réserves sur ces points : le maire n’a pas voulu en tenir compte. Il en porte l’entière responsabilité.
Le projet Presqu’île comme celui de l’Esplanade n’a pas été présenté aux élus. Une seule présentation d’une maquette à la presse a eu lieu en avril (photo du DL ci-dessus à cette occasion). L’architecte en chef Christian de Portzamparc pourrait une nouvelle fois répéter ce qu’il a dit pour l’Esplanade : “c’est la première fois que je conçois un projet avant d’avoir rencontré les habitants“. Comme ce serait plus facile de faire de la politique hors sol, sans les élus d’opposition ni les habitants ! Mais la loi est là pour rappeler à l’ordre ceux qui l’oublient.