Grenoble : gaspillage d’argent public

Parking de l'Hôtel de Ville sous le Stade des AlpesEn parallèle avec le Stade des Alpes par la communauté d’agglomération, le maire de Grenoble a décidé contre l’avis de notre groupe ADES-Verts-Alternatifs de construire sous la pelouse et les tribunes du Stade un parking souterrain qui devait à l’origine offrir 1 000 places de stationnement pour un coût d’objectif de 15 millions d’euros.  Les difficultés de réalisation dans une nappe phréatique et les règles drastiques de sécurité pour le public massé dans les tribunes au dessus ont eu pour conséquences de réduire sa capacité à 440 places et d’interdire son usage pour les matchs. Le coût est lui-aussi tombé à 13 millions d’euros, mais sans compter le versement effectué par la Ville à la Métro maître d’ouvrage du Stade pour la dalle commune et les difficultés d’imbrication des deux ouvrages.

Nous avions dit à l’époque que ce parking n’était ni un parking-relais, car trop près du centre ville, ni un parking en ouvrage classique pour les habitants, car trop loin du centre et des habitations les plus denses. Trois ans après son ouverture au public, force est de constater la justesse de nos observations : le parking appelé de l’Hôtel de Ville est vide à 90 % la plupart du temps. Encore a t-il fallu créer des abonnements spécifiques pour très petits rouleurs pour occuper quelques places qui servent de remisage de véhicules qui ne font qu’une ou deux sorties par mois. Une décision de construction qui voulait obtenir l’assentiment des voisins gênés par le Stade, mais qui ne répond à rien : ni aux stationnements sauvages les soir de match puisqu’il est fermé, ni à un usage rationnel le reste du temps. Quant à moi, je continuerai à assister aux matchs en y venant à vélo au stade comme à la patinoire.

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Lycée Mounier : décryptage

Esprit de Mounier Membre du Conseil d’Administration du lycée Mounier depuis 2008, je pense venu le moment  de faire le point sur le dossier du lycée des quartiers Sud de Grenoble que d’aucuns veulent effacer de la carte scolaire.

Acte 1 : un lycée qui attend sa rénovation depuis des années
Malgré un délabrement visible, des protections contre les chutes de corniches et la surveillance d’une fissure qui serait apparue il y a bien longtemps puisque mes enfants l’ont connue dans les années 90 et que d’aucuns disent qu’elle remonte à la grande sécheresse de 1976, ce lycée est le dernier lycée de Grenoble à n’avoir pas été requalifié ou reconstruit par la Région. Les commissions de sécurité qui ont inspecté les bâtiments en 2005, 2007 et 2009 ont pris connaissance de ces désordres, mais ont néanmoins proposé un avis favorable à la poursuite de l’activité du lycée.

Acte 2 : un transfert de propriété avec une clause bien spéciale
En 2007, près de 20 ans après le transfert de compétences sur les lycées de l’État aux Régions, la Ville de Grenoble délibère pour régulariser la situation juridique de l’emprise du lycée Mounier en la transférant à la Région. Mais une clause prévoit le retour de cet ilôt de plus de 2 hectares à la Ville dans les six mois après la désaffectation scolaire… Un tel terrain avec un tram devant la porte attiserait-il les convoitises ?

Acte 3 : un maire qui rêve d’un “lycée pilote scientifique”
Dès 2009, le maire de Grenoble nomme sans avis de son conseil municipal un chargé de mission pour envisager la création d’un «projet Charpak» dans les quartiers Sud de Grenoble. Il ne parle à aucun moment du Lycée Mounier, mais à plusieurs reprises d’un autre site plus au Sud dans la future ZAC Flaubert. Il est question aussi de regrouper des collèges du secteur dans une «cité scolaire». Ses projets, dont celui d’un «internat d’excellence», font reporter le jury de sélection des architectes de la reconstruction qui devait siéger en février 2010.

Acte 4 : le Président du Conseil Régional annonce la fermeture
Fin septembre lors d’un CA extraordinaire du lycée, la Région annonce avec le Rectorat la fermeture de Mounier dès juin 2011 pour permettre sa démolition en mettant en avant la sécurité. Des capteurs ont même été installés pour renseigner sur « l‘évolution des fissures minute par minute ». Mais aucune des expertises fournies ou menées à la demande du collectif Mounier n’indique un danger à moins de 5 ans… Devant la mobilisation des parents, des enseignants et des lycéens largement soutenue par la population, Jean-Jacques Queyranne finit par écrire le 25 novembre au Recteur que les lycéens de Mounier finiront leur scolarité dans le lycée, mais qu’aucun nouvel élève ne sera admis en seconde à la rentrée. Il nomme des médiateurs, anciens proviseurs, pour lui faire des propositions après avoir écouté toutes les parties.

Acte 5 : le Recteur n’attend pas pour redéployer les classes et le Président de Région tergiverse
Mandaté par son ministre pour faire des économies et pouvant prétendre à une prime de 22 000 € s’il est un élève-modèle, le recteur n’attend pas les résultats de la médiation et s’appuyant sur la lettre du 25 novembre organise la rentrée 2011 comme s’il s’agissait d’une affaire conclue. Les médiateurs rendent leur rapport public le 11 janvier : ils préconisent le maintien du maximum d’options en seconde à Mounier, ce qui maintient sur place au moins trois secondes et la continuité éducative sur le site du lycée pendant les travaux de reconstruction à côté du bâtiment principal conservé. De son côté Jean-Jacques Queyranne finit par prendre acte du rapport des médiateurs, mais laisse le recteur décider de l’affectation des classes, alors que la région est maître de la carte scolaire et doit communiquer celle-ci à l’Etat.

La suite sera écrite dans les prochains jours, mais la mobilisation des Mounier ne faiblit pas. Ils arrivent à pénétrer dans la salle du Conseil Régional lors des vœux du Président et organisent des actions de plus en plus réussies, comme des danses et le dessin d’un cœur symbole de la lutte sous les fenêtres du Recteur. Le blocage du lycée est voté depuis ce vendredi et devrait durer jusqu’à mercredi au moins.

Pendant ce temps le député-maire de Grenoble annonce avoir demandé un rendez-vous au ministre… Va t-il enfin montrer que son cumul de mandat sert sa ville ?

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Tunisie : le peuple renverse le dictateur

Admiration pour ces manifestants désarmés tombant sous les balles tirées par les policiers de Ben Ali. Ce soir renait l’espoir d’une démocratie en Tunisie. Nous devons aider le peuple tunisien en criant à nos gouvernants d’arrêter de s’immiscer dans les affaires intérieures de la Tunisie. Arrêtons d’accueillir ici les coupables de crimes contre l’humanité comme le fait la France qui a une triste tradition dans ce domaine.

À Grenoble, depuis 1998 sous la majorité socialiste un jumelage a été signé entre Grenoble et Sfax. Suite déjà à des manifestations durement réprimées et à des atteintes graves aux droits de l’homme, cette coopération entre les deux villes avait été mise en sommeil dans le dernier mandat. Depuis l’arrivée de la droite dans la nouvelle majorité hétéroclite de Grenoble en 2008, le jumelage Grenoble-Sfax avait été relancé en grandes pompes. Nous étions intervenu pour qu’une délégation officielle conduite par le maire en 2009 rencontre à l’occasion de son séjour là-bas la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme. Ceci avait été refusé et notre collègue élue qui nous représentait avait dû rencontrer seule ces militants courageux à Tunis.  Lorsque nous nous étions élevés en conseil municipal contre cette lâcheté, le conseiller délégué par le maire à la coopération décentralisée avait eu l’audace de nier les atteintes aux droits de l’homme en Tunisie en nous demandant de regarder chez nous l’état de nos prisons…

D’autres soulèvements populaires seront-ils nécessaires pour que cette ville sache reconnaitre les régimes qu’il est possible de rencontrer officiellement, ce qui n’exclut pas une coopération civile directe sans les élus ?

Mais ne cachons pas notre joie et notre respect devant le courage du peuple tunisien que nous soutiendrons sans relâche dans sa lutte pour la démocratie enfin à portée.

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Rétrospective 2010

Comme chaque année ma rétro 2010 accompagne tous mes vœux pour cette nouvelle année et ses nombreux combats à mener. Santé et bonheur pour vous et vos proches. A bientôt à vos côtés.

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Villeneuve : un silo peut en cacher un autre

Projet de silo à voitures à la Villeneuve de GrenobleLors du dernier conseil municipal de lundi, une délibération a proposé d’approuver le projet de construction d’un silo à voitures le long de la ligne de tram face au n° 30 de la galerie de l’Arlequin à la Villeneuve de Grenoble. Seul notre groupe est intervenu et a voté contre ce projet.

Stocker les voitures dans des silos pour gagner de la place au sol était une idée novatrice quand les architectes de la Villeneuve l’ont mise en œuvre au début des années 70. Aujourd’hui il y a mieux à faire que de détruire les petits silos de l’époque pour en reconstruire un plus grand qui masquera encore plus la vue sur le quartier (voir le croquis ci-dessus). Cela est d’autant plus surprenant que le principe qui a guidé le projet de rénovation urbaine du quartier était soit-disant de le désenclaver en ouvrant des vues sur le parc au cœur du quartier masqué par les immeubles de grande hauteur. Le nouveau grand silo, bien plus haut et reculé que les 2 anciens fera d’ailleurs encore plus écran à la vue. Qu’importe, la majorité “droite-gauche” de Grenoble dans un bel élan veut aussi détruire 65 logements sociaux pour “ouvrir une brèche” (voir ici dans le rectangle pointillé), alors qu’il en manque  plus de 8 000 sur l’agglomération et que 4 300 ménages en attendent un depuis … plus de 2 ans et pourraient recourir à la loi DALO pour faire reconnaitre leur demande prioritaire et urgente (chiffres de l’Observatoire de l’Habitat de décembre 2010). Mais cette démolition de logements n’est pas encore votée, ni décidée, même si elle est présentée comme une décision qui aurait été déjà prise. Tout ceci est bien sûr décidé dans les bureaux des élus et ceux des grands groupes qui ont ou auront les marchés publics, pas dans les prétendues réunions de concertation avec les habitants qui par l’intermédiaire de leurs associations ont fait connaitre leur opposition à ces projets qui ne résoudront en rien les problèmes de vivre-ensemble et de délitement du lien social que rencontrent le quartier. Mais on pourra dire qu’on a dépensé 74 millions d’euros.. même si cela est en pure perte….

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Les retraités algériens en fête

Repas de fin d'année à l'ARAIComme chaque année, l’Association des Retraités Algériens de l’Isère m’avait invité hier à partager avec les anciens retraités algériens un excellent repas de fin d’année dans les locaux d’AMAL où se trouvent aussi le “café social” animé par l’association Pays’âges. C’est toujours un plaisir de retrouver ces vieux travailleurs qui sont venus ici pendant les 30 glorieuses participer au développement de notre ville. J’y retrouve des amis du Maghreb et particulièrement de l’Algérie. Dans une ambiance chaleureuse de nombreux bénévoles se dépensent sans compter pour satisfaire tous les invités. Seuls quelques élus fidèles ont répondu à l’invitation, mais en ces temps de campagne électorale, certains ont choisi l'”efficacité” en allant en priorité au devant des électeurs dans les résidences-foyers où les étrangers sans droit de vote sont le plus souvent absents…

Il est d’ailleurs paradoxal de constater que le CCAS n’a apporté aucune aide à ce repas, alors que ces retraités algériens sont souvent au minimum vieillesse et ne bénéficient pas des mêmes droits que les retraités français. Mais on me dit que les choses changent et que le vice-président du CCAS a reconnu que les foyers de retraités maghrébins sont les plus actifs de notre ville…

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Des élus, mais d’abord des militants nous ont quittés

Calire Villiers et Cécil GuitartCoup sur coup, deux militants sont partis. Ils ne s’étaient peut-être jamais rencontrés, mais je tiens à les associer dans le même hommage. Avant d’être élus, l’une vice-présidente du  Conseil Régional d’Ile-de-France, l’autre adjoint au Maire de Grenoble, ils avaient lutté pour la défense de leurs convictions sociales. Ils étaient aussi tous les deux persuadés de l’importance d’un alter-développement mondial. Je les avais d’ailleurs pris en photo en dehors de France, l’une à Malmöe en Suède lors du dernier Forum Social Européen en 2008, l’autre à Ouagadougou en sortant d’une visite de bibliothèque en 2006.

Claire Villiers est partie après une lutte de 15 ans contre un cancer; Cécil Guitart en succombant brutalement à une maladie non déclarée. Claire avait été de tous les combats depuis AC! (Agir ensemble contre le chômage), jusqu’à la Fondation Copernic « pour remettre à l’endroit ce que le libéralisme fait fonctionner à l’envers ». Cécil, après son action pour créer le réseau le plus dense de bibliothèques d’une grande ville de France, s’était mis tout entier au service du «développement culturel solidaire ». Son combat l’avait maintes fois amené au bord de la rupture avec le Maire, mais il avait tenu jusqu’à la fin de son mandat en 2008 pour rompre enfin avec une politique qui virait à droite.

Deux militants s’en sont allés, que nous n’oublierons pas. Je tiens à apporter tout mon soutien à leurs proches et leurs nombreux amis en ce jour où un dernier hommage sera rendu à Cécil dans quelques heures.

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Pour les droits civiques des résidents étrangers

Manifestation pour le droit de vote et d'éligibilité des résidents étrangersLe Conseil Consultatif des Résidents Étrangers de Grenoble (CCREG) a eu 10 ans cette année. À cette occasion, ses membres ont souhaité franchir un nouveau pas dans leur action en faveur du droit de vote et d’éligibilité de tous les citoyens français ou étrangers qui résident en France pour les élections locales. Cette revendication qui figurait déjà dans les 101 propositions de François Miterrand en 1981 n’a toujours pas été obtenue en France alors que de nombreux pays européens autour de nous l’ont accordée. Cette année en plus de la Votation Citoyenne qui est organisée à Grenoble chaque année depuis 2002, une première manifestation a eu lieu samedi dans le centre de Grenoble.

Même si nous n’étions que quelques dizaines à défiler, cette action même symbolique doit marquer le retour de cette revendication dans le champ politique. Cette discrimination d’État doit tomber au plus vite. Des manifestations publiques ne peuvent que faire avancer cette cause. N’oublions les nombreuses manifestations des suffragettes avant l’obtention du droit de vote des femmes en 1944…

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Mise à l’abri ou opération de police ?

Destruction du camp de roms du RondeauHier, sous la neige et la nuit venue, l’Etat a enfin décidé d’appliquer le droit commun aux personnes roms campant depuis 3 mois sur un terrain prévu pour les gens du voyage au Rondeau au Sud de Grenoble. Ce campement faisait suite à l’évacuation forcée fin août d’un camp coincé entre rocade et voie ferrée. Cette opération avait été menée avec brutalité par des centaines de gardes mobiles; les affaires laissées sur place avaient été jetées à la benne après que les bulldozers eussent rasé toute trace du camp. Plus d’une centaine de roms s’étaient trouvés errant dans la rue dormant dans des parcs de l’agglomération; la communauté d’agglo avait alors été obligée d’ouvrir un terrain prévu pour l’accueil des gens du voyage. Des tentes légères qui pouvaient convenir l’été avaient été mises à disposition des personnes dont de nombreuses familles avec enfants.

Depuis trois mois, cette situation devenait intenable; d’une part les roms qui savent se construire des abris se voyaient interdire toute construction moins précaire; pas d’électricité, peu de points d’eau, des toilettes de chantier, interdiction de faire du feu… Il a fallu l’obstination de militants pour imposer la construction d’une maison commune en bois permettant de se mettre à l’abri de la pluie et de s’asseoir autrement que sous les toiles de tente. Avec le temps, la pluie, la boue et le froid ne pouvaient plus permettre de laisser ces personnes dans ces conditions sanitaires déplorables. Mais l’Etat qui doit financer la mise à l’abri des personnes sans domicile fixe s’y refusait. Il a fallu attendre mardi et les premières chutes de neige pour qu’à 18h un déménagement du camp soit entrepris dans l’improvisation la plus totale. D’un côté les familles ont été déplacées vers des caravanes et des appartements, mais de l’autre les “isolés” (dont des femmes) n’ont pas eu cette chance : pour eux un ancien atelier non dépollué fermé depuis des années; pas de transport pour déplacer les personnes, pas de nourriture sur place, un chauffage insuffisant mis en route après leur arrivée, la police et des vigiles empêchant la presse et les habitants venus témoigner de leur solidarité d’entrer dans le local…  Aujourd’hui, après une deuxième nuit sans dormir dans ces conditions, les personnes ont été priées de vider les lieux ce matin en leur disant : « on vous dira ce soir si on réouvre ». Ils en ont profité pour aller à leur ex-camp du Rondeau pour récupérer leurs affaires selon la promesse qui leur a été faite par le CCAS de Grenoble. À leur arrivée la-bas, ils se sont heurtés à des policiers et tout est parti à la poubelle… C’est donc une politique délibérée de brutalité qui a été choisie par la préfecture. Ce soir le local est gardé par des personnes se disant de la Préfecture qui insultent les personnes qui osent demander si un repas a été servi aux roms. Certains d’ailleurs se sont enfuis devant la menace d’une reconduite chez eux. Où est le respect des droits humains ? A moins que cette notion ne soit différente pour l’Etat suivant les personnes. Il est scandaleux de voir le traitement infligé à ces personnes qui n’attendent qu’une chose : pouvoir travailler et vivre ici comme tout le monde. Quand ces discriminations dénoncées par l’Europe prendront-elles fin ?

[MAJ du 7 décembre] Le Préfet ayant décidé de revenir au niveau 1 du plan Grands Froids, le local qui abritait une trentaine de personnes a été fermé et tout le monde est à la rue et la mairie bien gardée pour éviter quelle ne serve de refuge.. Hier soir des dizaines de personnes dont des familles ont passé la nuit dehors sous la pluie. Voilà comment des personnes ont été mises en précarité alors que leurs abris mêmes sommaires, mais chauffés, les protégeaient.

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Mounier : ma réponse à Michel Destot

Les Mounier présents au Conseil Municipal du 29 novembre 2010Hier soir, j’ai eu l’occasion de poser une question orale au maire de Grenoble en début du Conseil Municipal. Suivant le règlement intérieur, je n’ai pas été autorisé à répondre après  l’intervention de Michel Destot. Aussi je le fais ici publiquement, puisque le maire s’est permis de ne pas répondre au fond mais de me mettre gravement en cause.

Michel Destot : «Les présidents des groupes de la majorité vous ont déjà répondu et je regrette avec eux que ce dossier soit utilisé pour de telles polémiques. L’avenir du Lycée Mounier mérite en effet davantage d’esprit de responsabilité, ne serait-ce que par respect des élèves du lycée Mounier, de leurs parents et de la communauté éducative.»

Si j’en crois la presse, celle-ci aurait reçu un communiqué signé par des présidents de groupe ? Pas moi. L’un des présidents interrogé hier soir m’a dit n’avoir rien signé. Quel est donc ce communiqué fantôme ? Quant à l’esprit de responsabilité, quand les élus systématiquement vous suppléent dans les commissions de sécurité que vous ne présidez jamais, je n’ai pas de leçon à recevoir de vous et je passe sur les Commission d’Appel d’Offres ou CA du CCAS où votre absence est constante.

MD : «D’un mot, je veux cependant tordre le cou à des présentations qui sont inacceptables. Je vais être clair : il est mensonger de dire, comme vous l’avez fait, que j’aurais demandé le report de quelque jury de maîtrise d’œuvre que ce soit et encore moins l’interruption du processus de reconstruction du Lycée Mounier. Ce processus n’a été interrompu qu’au cours de l’été. J’en veux pour preuve que la Région avait mandaté en avril dernier un programmiste pour étudier la faisabilité de l’intégration d’un internat dans le projet de restructuration du Lycée Mounier.»

Mettez-vous en doute la parole du Proviseur et le compte-rendu du CA de Mounier du 11 février dernier nullement contesté par les élus de votre majorité présents à ce CA ? Oui ou non avez-vous demandé de surseoir au jury de maitrise d’œuvre prévu le 12 février dernier qui devait désigner les 3 équipes d’architectes appelées à poursuivre le concours afin justement de changer le cahier des charges avec l’ajout de votre idée d’internat d’excellence ? Votre réponse confirme implicitement votre intervention auprès de la Région qui l’a prise en compte en mandatant un programmiste pour l’étude de votre proposition.

MD : «Ce qui a interrompu ce projet de reconstruction, Monsieur Kuntz, c’est la découverte de problèmes concernant le bâti. Toute autre explication, toute autre affirmation est intellectuellement malhonnête, tout comme l’est la présentation tronquée de mes propos sur certains sites internet.»

De quelle découverte de problèmes concernant le bâti parlez-vous ? Avez-vous lu les rapports mis en avant par la Région pour justifier la fermeture de Mounier ? Puis-je vous mettre en relation avec des universitaires grenoblois spécialistes de mécanique des sols qui vous en ferons l’analyse mieux que moi ? Rien dans ces rapports ne parle de dangerosité à court terme. Il est seulement question de l’impossibilité de conforter les bâtiments existants, MAIS pendant la reconstruction les cours peuvent continuer dans Mounier; d’ailleurs la Région l’a compris puisqu’elle maintient des élèves encore 3 ans dans le lycée. Pourquoi pas 5 ans pendant la reconstruction ? Quant aux sites internet, vous parlez sûrement de votre blog, plus exactement de celui que vos attachés écrivent pour vous…

MD : «A trop vouloir démontrer que l’on a raison malgré tout, on finit par tordre le cou à la vérité, à se tromper d’adversaire et à déshonorer la responsabilité politique

A ne pas assumer la responsabilité des vos actes, vous ne vous montrez pas digne de votre mandat de premier magistrat de notre ville.

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La ville de Grenoble refait la “guerre d’Algérie”

Ce mois-ci, le Maire de Grenoble inaugurait à la Maison de l’International une exposition réalisée par l’Union Nationale des Combattants, dont le titre prétendait faire la vérité sur la Guerre d’Algérie. Le moins que l’on puisse dire est que les anciens combattants ont encore en mémoire la propagande que l’armée leur a apprise. Au lieu de garder pour eux ces contre-vérités, ils ont voulu en faire une exposition qui circule partout en France et qu’on verrait mieux dans des villes du midi qu’à Grenoble. Le Maire prêt à tout pour tenter de grapiller quelques voix a t’il pensé à son ami Pierre Fugain qui doit se retourner dans sa tombe en voyant un panneau sur les porteurs de valise accusés d’aider les terroristes. Plus grave, la torture est dénoncée quand elle est pratiquée par le FLN alors que l’armée française “confrontée à la logique du contre-terrorisme n’a pas pu éviter les écueils de la répression” .

Même le nombre de morts est minoré quand il s’agit des morts civils du côté algérien. Quand tous les historiens aujourd’hui sont d’accord pour parler de 400 000 morts, l’UNC reste sur 250 000. Quant aux règlements de compte entre le FLN et le MNA, c’est en Algérie qu’on estime qu’ils ont fait 6 000 morts, pas en France.. Zéro pointé pour ceux qui prétendent avoir une exigence de vérité ! Évidemment pas un mot sur le 17 octobre 1961 où la Police parisienne aux ordres de Maurice Papon assassina des centaines d’algériens, ni sur les massacres de Sétif et Guelma en 1945 qui ont été à l’origine de la lutte de libération du peuple algérien.

Il y a des expositions qu’on devrait laisser au Musée des Troupes de Montagne, si cette majorité droite-gauche savait encore se situer.

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Mounier : le faux alibi de la sécurite

Manifestation du collectif Mounierà l'Hôtel de Ville le 15 novembre 2010Depuis la décision annoncée fin septembre par la Région avec l’accord du Rectorat de fermer le lycée Mounier dès la fin de l’année scolaire en cours, les rapports d’expertise sur la sécurité des bâtiments du lycée sont au cœur des débats. Dès le  Conseil d’Administration du 27 septembre où la fermeture a été révélée, j’ai compris l’importance de ce point et j’ai transmis les rapports fournis à des collègues universitaires ayant formé la plupart des experts de la Région. Leurs conclusions ont été unanimes : rien dans ces rapports ne disaient qu’il y avait un quelconque risque à moyen terme pour la sécurité des personnes. Mieux le rapport de fin août, qui soit-disant aurait précipité la décision, indiquait que les capteurs mis en place en juin sur les fissures ne montraient aucune évolution anormale en dehors des dilatations dues à la chaleur de l’été. En fait ces rapports avaient surtout pour but de dire si la réhabilitation du lycée était possible ou si une reconstruction devait être envisagée. Sur ce point mes collègues étaient d’accord avec les experts : vues les décennies d’inaction de l’État, puis de la Région, il était trop tard aujourd’hui pour consolider l’existant. Cela serait autant, sinon plus onéreux qu’une démolition/reconstruction.

Mais alors pourquoi vouloir précipiter l’évacuation des bâtiments dès l’été prochain ? Seule une connivence de la Région avec l’État voulant supprimer un lycée soit-disant en trop dans l’agglomération peut l’expliquer. Le Président de la Région Jean-Jacques Queyranne pensait continuer à affirmer haut et fort que la sécurité des lycéens et du personnel passait avant toute autre considération. C’était sans compter avec la ténacité du collectif Mounier qui a dépêché ses experts dans le lycée, lesquels agréés devant les tribunaux viennent de conclure : “En l’état des désordres et sans nette évolution future, nous estimons possible d’exploiter les bâtiments tel qu’actuellement définis c’est à dire sur la totalité du bâtiment D et sur la partie sud du bâtiment E, pour une durée d’au moins 5 ans” . Stupeur de la Région qui ne pensait pas que des citoyens pourraient s’auto-organiser ainsi et mettre en doute sur leur propre terrain la parole des leurs scientifiques. Quand va cesser cette mascarade ? Des bâtiments fissurés à Grenoble il y en a bien d’autres et pourtant ils ne se sont pas écroulées, telle l’école Beauvert dans laquelle les enfants ont toujours cours malgré un avis défavorable depuis 2005 de la commision de sécurité que je présidais alors pour le Maire.

Il faut enfin dire la vérité Monsieur le Président de la Région et ne pas disperser les équipes pédagogiques de Mounier en reconstruisant sur site le lycée dans le cadre d’une opération tiroir !

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Une victime de violences policières reconnue par la justice

Après quatre ans de combat pour faire reconnaître ses droits suite à un contrôle routier pour non-port de la ceinture qui s’est terminé par un genou éclaté en trois morceaux, un habitant du Village Olympique vient enfin d’être reconnu comme victime d’une bavure policière. Je l’avais reçu en mairie pour le conseiller et nous l’avions présenté à José Bové lors de sa campagne pour les présidentielles en avril 2007.

Le policier qui l’avait blessé a été condamné mardi à trois mois de prison avec sursis et plus de 200 000 euros de dommages et intérêts pour l’avoir rendu invalide par une clé qui lui a fait éclater le genou.

La justice n’a pas cru aux différentes versions des faits émises par les policiers présents; la dernière aussi peu crédible que les précédentes affirmait que M. Bouldjedri en pleine crise de démence voulait se jeter sous une voiture pour se suicider… Cette condamnation et la part des dommages et intérêts qui seront peut-être versés si l’appel confirme ce premier jugement ne rendront pas l’usage de sa jambe à M. Bouldjedri, qui a dû abandonner son métier de coiffeur ne pouvant rester debout trop longtemps.

Cette semaine d’autres violences ont été exercées sur des jeunes qui bloquaient la circulation place de la Bastille. L’un deux pris entre deux rangs de CRS a sauté d’un pont et s’est brisé des membres et probablement la hanche dans sa chute de six mètres sur la voie sur berge en contrebas. Espérons que la justice sera plus rapide à établir les responsabilités. Nous sommes nombreux à nous demander comment protéger les jeunes contre la Police qui devrait être formée à agir en vrais professionnels et non comme on le voit souvent en perdant tout contrôle et discernement.

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Vote du PADD proposé par la Métro : des vœux à la réalité ?

Vendredi, le conseil de la Métro a voté une contribution au Projet d’Aménagement et de Développement Durable du futur Schéma de Cohérence Territoriale de la Région Urbaine de Grenoble. Derrière ces termes technocratiques se cache le plan de développement de la Région grenobloise pour les 20 prochaines années au moins. J’ai voté ce PADD comme l’ensemble de la majorité et des non-inscrits du conseil; seule la droite a voté contre pour marquer son opposition à la demande de développer de l’habitat social dans tous les territoires : “l’offre de logement social accessible sera une priorité, pour tous les territoires où les besoins sont à la fois importants et non satisfaits.” D’autres bons points sur les déplacements sont à souligner : la rocade nord est enterrée; au lieu de ce mauvais projet, des principes de bons sens sont énoncés : “réduire les trafics en réduisant les vitesses, améliorer fortement les possibilités et les conditions de déplacement des piétons et des cycles sur l’ensemble du territoire, renforcer le plus fortement possible l’offre de transports en commun à l’intérieur des espaces urbains centraux denses et continus” … Aussi au sujet de l’économie, il est rappelé l’importance de la richesse amenée par les résidents : “L’économie résidentielle, fondée sur la satisfaction des besoins et les revenus des populations locales permanentes ou occasionnelles (touristes), y compris les revenus de la fonction publique et les transferts sociaux, représente les 3/4 de la richesse locale. L’accroissement de cette richesse et surtout la capacité du territoire à la capter localement, dépend de son attractivité résidentielle et touristique et donc globalement de la qualité de vie qu’il permet.” Ces données font suite à des travaux de chercheurs déjà développés lors d’une “controverse du SCoT” accessibles ici.

Si depuis 2003 le PADD n’est plus un document opposable aux permis de construire, il le reste pour tous les projets d’aménagement d’une certaine importance. À ce titre, le passage à 3 voies des autoroutes urbaines autour de Grenoble, s’il est réalisé, serait en totale opposition avec de nombreux principes énoncés tant au niveau des déplacements, que du bruit ou de la pollution.

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Des bidonvilles à Grenoble en 2010

Depuis des lustres , les populations roms qui viennent chez nous fuyant les persécutions dont elles sont victimes chez elles sont rejetées par les services sociaux. Nul besoin de chercher qui entre l’État, le Département, la Métro ou les communes devraient les aider, le résultat est là : des familles entières doivent s’abriter dans des cabanes de fortune construites avec des matériaux de récupération. Après la circulaire de la honte signée par Michel Bart, même ces campements ont été rasés au bulldozer sans aucun respect ni des personnes ni de leurs biens. Aujourd’hui des familles vivent sous des tentes mises à disposition pas le CCAS de Grenoble aidées par des associations qui font comme elles peuvent pour les assister. Parmi elles des enfants et mêmes des bébés. Cette situation n’a que trop duré. Le froid et les intempéries arrivent et un hébergement décent doit leur être apporté. Un collectif “Solidarité roms” a été créé à Grenoble qui tente de mettre l’État et les collectivités en face de leurs obligations d’assistance à personnes en danger. Mais le Préfet refuse toute rencontre et n’apporte aucune réponse non plus aux demandes publiques d’élus le sommant de prendre sa part des problèmes qu’il a lui-même créés. Pendant ce temps la température baisse sous les tentes et dans les cabanes d’autres campements… Comment peut-on supporter cette situation aux portes de nos villes ?

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Allemagne : la xénophobie aussi…

De passage à Berlin la semaine dernière, j’ai pu constater que de l’autre côté du Rhin la tentation xénophobe se faisait aussi jour. La grande différence est qu’elle n’est pas venue là-bas du plus haut sommet de l’État, mais d’un banquier Thilo Sarrazin, ancien sénateur SPD de Berlin qui a été forcé à démissionner. Son livre intitulé « Comment l’Allemagne court à sa perte » y allait fort avec une résurgence des sinistres thèses biologiques n’hésitant pas à évoquer « un gène partagé par tous les juifs » et à stigmatiser tous les musulmans incapables à ses yeux de s’intégrer en Allemagne. Ce livre qui a eu un écho favorable dans certains milieux a aussi suscité beaucoup de réactions d’hostilité et de manifestations antiracistes. On peut néanmoins s’interroger sur le développement en Allemagne de groupuscules d’extrême-droite qui distillent leur venin dans les esprits. La Loi fondamentale allemande, qui permet à la Cour Constitutionnelle de dissoudre tout parti xénophobe, reste impuissante devant des mouvements non déclarés. En période de crise sociale, la politique du bouc émissaire a du succès des deux côtés du Rhin, mais là-bas au moins elle n’est pas mise en œuvre au sommet de l’État. C’est toute la différence avec notre pays qui reste montré du doigt par toute l’Europe.

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Le lycée Mounier doit être reconstruit !

La nouvelle est tombée quelques semaines après la rentrée dans un Conseil d’Administration extraordinaire : « le lycée Mounier doit être démoli et fermé en fin d’année scolaire ». La conseillère régionale PS en charge des lycées venait à cette occasion pour la première fois à Mounier depuis son élection, alors que ce lycée sans travaux depuis des lustres avait déjà été l’objet d’une alerte au printemps qui avait entrainé la fermeture partielle d’une aile et le transfert de 5 classes dans des algécos.

Cette décision serait motivée par des rapports d’expertise commandés par la Région. J’ai transmis ces rapports à des spécialistes des bâtiments et des sols à l’université. Leur analyse est claire : il y a un gouffre entre les données objectives (fissures sous contrôle qui ne travaillent pas) et les conclusions préconisant la destruction des bâtiments qui ne peuvent être réhabilités. À aucun moment, les experts ne disent cependant qu’il faut les évacuer.

Alors pourquoi cette décision subite qui n’est pas motivée par des donnés scientifiques ?

La qualité des enseignements dispensés, la variété des filières qui attirent de nombreux lycéens au delà du secteur scolaire des quartiers sud ne sont pas en cause. Mounier a même eu des résultats au bac meilleurs que des lycées plus réputés dont certains du centre ville de Grenoble. La question du lycée en trop dans l’agglomération revient fréquemment,  mais d’une part ce n’est pas un lycée qui aujourd’hui accueille plus de 800 élèves qu’il faudrait fermer en premier, mais plutôt un petit lycée de 400 lycéens comme il en existe à Grenoble. Le rectorat reconnaît que ce serait un mauvais choix. Par ailleurs la population de Grenoble augmente et beaucoup de jeunes vont arriver au lycée 10-15 ans après l’emménagement de jeunes couples dans de nouveaux quartiers comme Vigny-Musset.

Alors quelle peut être la motivation réelle de cette décision ? S’agit-il d’une économie substantielle de la Région avant de boucler son budget ? En effet la réhabilitation de Mounier était inscrite en deux tranches de 20 millions d’euros. Avec 40 millions d’euros, la Région reconnaît que l’on peut construire un lycée neuf. Mais le silence de la droite sur cette question malgré la large mobilisation qu’elle entraine peut laisser penser à une opération immobilière sur ce terrain idéalement placé à 3 stations de tram du centre ville. Si tel était le cas, le PS se tirerait vraiment une balle dans le pied pour les prochaines échéances électorales à venir. Pourtant cela est à craindre avec un adjoint à l’urbanisme à Grenoble ancien agent immobilier et les sous-entendus du maire qui a laissé échappé sur France Inter : « Mounier pourra être reconstruit.. éventuellement. » Où sont passés les projets du maire de lycée Charpak et d’internat d’excellence ?

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Le lycée Mounier menacé de fermeture !

La nouvelle a filtré hier : le lycée d’enseignement général Mounier qui scolarise les élèves des quartiers sud dont la Villeneuve de Grenoble est menacé de fermeture dès juin 2011. J’ai su qu’il se passait quelque chose de grave en recevant une convocation du proviseur à un Conseil d’Administration extraordinaire lundi soir. Officiellement rien ne sera déclaré avant ce conseil, mais la sécurité des élèves serait mise en avant dans ces bâtiments qui ont été inaugurés par le ministre Fouchet en 1965. Il est vrai que des morceaux de bétons tombent des murs depuis des années et que des protections ont été mises en place pour que leur chute ne blesse personne. Une expertise récente aurait d’abord montré les risques encourus en particulier par une aile qui a été fermée ce printemps et remplacée par des classes dans des algécos dans la cour. Ce lycée malgré la suppression de la carte scolaire qui a vu une fuite de certains vers les lycées du centre ville plus cotés compte encore 750 lycéens. Il met en place des enseignements innovants comme du chinois. Ses élèves et enseignants y sont très attachés. D’ailleurs, dès la nouvelle connue, les cours ont été interrompus hier pour tenir une AG commune.

On ne peut comprendre une telle décision qui préfigure la suppression de ce lycée. S’il y a danger imminent, alors il faut l’évacuer dès lundi, sinon pourquoi ce danger n’existerait qu’à partir de juin 2011 ? En fait l’État et la Région en profitent pour supprimer les coût inhérents à un lycée jugé de trop dans l’agglomération. Bel exemple d’une politique d’exclusion de ceux qui auraient le plus besoin d’une éducation de qualité. On parle déjà de les envoyer vers les deux lycées les plus proches; l’un est un lycée professionnel et sans décrier cet enseignement qui convient très bien à certains jeunes plus manuels, les enfants des quartiers n’auraient plus le droit d’avoir leur lycée d’enseignement général ou ne pourrait prétendre accéder aux lycées du centre ville; l’autre est un lycée de quartier moins mixte comme fréquentation que ne l’est le lycée Mounier. Où serait la mixité dont tout le monde parle en faisant toujours plus d’exclusion ? La lutte pour ce lycée et ses innovations comme le CLEPT (Collège et Lycée Élitaires Pour Tous) qui accueille et remet en selle les élèves décrocheurs ne fait que commencer.

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Expulsion des roms : une discrimination d’État !

Lorsque le 20 août dernier je publiais un billet dans ce blog intitulé ” La chasse aux roms est ouverte “, je ne croyais pas que que ce que nous constations depuis le “discours de Grenoble” du 30 juillet pouvait être écrit en toutes lettres par les plus hauts fonctionnaires de l’État. La presse nous apprend aujourd’hui que Michel Bart, ancien Préfet de l’Isère de 2003 à 2006 et aujourd’hui directeur de cabinet du Ministre de l’Intérieur, donnait dès le 5 août des objectifs précis dans une circulaire à tous les Préfets de France : « la réalisation minimale d’une opération importante par semaine (évacuation, démantèlement ou reconduite), concernant prioritairement les Roms. “. Après les mensonges d’Eric Woerth, d’autres ministres ont cette fois menti à l’Europe entière comme Eric Besson qui déclarait le 6 septembre 2010 à Bruxelles : « La France n’a pris aucune mesure spécifique à l’encontre des Roms » . Il qualifiait même  de “grotesques” les accusations selon lesquelles la France mettait en œuvre des retours forcés de Roms en Roumanie et Bulgarie. Peut-on rester ministre après avoir menti ainsi dans une rencontre officielle européenne au plus haut niveau ? La France perd ainsi encore un peu plus de sa crédibilité et continue à être montrée du doigt par tous nos voisins pour sa politique xénophobe et discriminatoire.

Les familles roms qui manifestaient à nos côtés samedi dernier 4 septembre à Grenoble contre la xénophobie d’État et pour la justice sociale attendent que nous réagissions. D’ores et déjà la Ligue des Droits de l’Homme a prévu de déposer plainte au pénal pour discrimination contre les auteurs de ces directives racistes.

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Préfecture : les étrangers peuvent faire la queue !

Un service public se juge à la qualité de l’accueil qu’il offre à ses administrés. On ne peut pas dire que la Préfecture soit en tête de ce point de vue. J’ai accompagné ce matin un résident étranger grenoblois depuis 15 ans venu déposer une demande de carte de séjour. À mon arrivée à 9 h, une queue de 100 mètres était alignée le long de la façade de la Préfecture (pas du côté cour que les Grenoblois ne connaissent pas et qui a été refait à neuf comme le montre ma photo). La personne que j’accompagnais faisait la queue depuis 8h du matin. Nous sommes entrés dans les locaux peu après 9h pour y attendre 1h15 (2h15 au total) avant d’être appelé au guichet. La personne qui nous a reçu a bien écouté notre demande, mais n’a pas voulu prendre les pièces que nous apportions, pour nous faire vérifier que rien ne manquait par rapport à la liste qu’elle nous a remise. Il faudra donc y retourner une deuxième fois avec toute cette attente à renouveler. Nous étions évidemment plus d’une centaine à faire le siège des 5 ou 6 guichets entre service de l’immigration, cartes grises et caisses. L’attente la plus longue était aux guichets des étrangers. Ceci peut s’expliquer par la période, puisque de nombreux étudiants étrangers arrivés pour s’inscrire à l’Université venaient gonfler la queue. C’est pour éviter cela que le Préfet Bart avait mis en place un guichet spécialisé sur le campus pour les étudiants. Ce qu’un Préfet a fait, un autre peut le défaire et le Préfet Dupuy est revenu sur cette mesure dès son installation en 2008. Sur ce point, je ne peux pas regretter son action comme d’autres l’ont écrit lors de son limogeage fin juillet.

On pourrait penser que le service rendu soit en rapport avec les droits payés par les administrés. Que nenni ! La taxe perçue pour une première carte de séjour vient de passer de 300 € à 340 € sans qu’aucun moyen supplémentaire n’ait été affecté au service des étrangers !

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