Depuis la décision annoncée fin septembre par la Région avec l’accord du Rectorat de fermer le lycée Mounier dès la fin de l’année scolaire en cours, les rapports d’expertise sur la sécurité des bâtiments du lycée sont au cœur des débats. Dès le Conseil d’Administration du 27 septembre où la fermeture a été révélée, j’ai compris l’importance de ce point et j’ai transmis les rapports fournis à des collègues universitaires ayant formé la plupart des experts de la Région. Leurs conclusions ont été unanimes : rien dans ces rapports ne disaient qu’il y avait un quelconque risque à moyen terme pour la sécurité des personnes. Mieux le rapport de fin août, qui soit-disant aurait précipité la décision, indiquait que les capteurs mis en place en juin sur les fissures ne montraient aucune évolution anormale en dehors des dilatations dues à la chaleur de l’été. En fait ces rapports avaient surtout pour but de dire si la réhabilitation du lycée était possible ou si une reconstruction devait être envisagée. Sur ce point mes collègues étaient d’accord avec les experts : vues les décennies d’inaction de l’État, puis de la Région, il était trop tard aujourd’hui pour consolider l’existant. Cela serait autant, sinon plus onéreux qu’une démolition/reconstruction.
Mais alors pourquoi vouloir précipiter l’évacuation des bâtiments dès l’été prochain ? Seule une connivence de la Région avec l’État voulant supprimer un lycée soit-disant en trop dans l’agglomération peut l’expliquer. Le Président de la Région Jean-Jacques Queyranne pensait continuer à affirmer haut et fort que la sécurité des lycéens et du personnel passait avant toute autre considération. C’était sans compter avec la ténacité du collectif Mounier qui a dépêché ses experts dans le lycée, lesquels agréés devant les tribunaux viennent de conclure : “En l’état des désordres et sans nette évolution future, nous estimons possible d’exploiter les bâtiments tel qu’actuellement définis c’est à dire sur la totalité du bâtiment D et sur la partie sud du bâtiment E, pour une durée d’au moins 5 ans” . Stupeur de la Région qui ne pensait pas que des citoyens pourraient s’auto-organiser ainsi et mettre en doute sur leur propre terrain la parole des leurs scientifiques. Quand va cesser cette mascarade ? Des bâtiments fissurés à Grenoble il y en a bien d’autres et pourtant ils ne se sont pas écroulées, telle l’école Beauvert dans laquelle les enfants ont toujours cours malgré un avis défavorable depuis 2005 de la commision de sécurité que je présidais alors pour le Maire.
Il faut enfin dire la vérité Monsieur le Président de la Région et ne pas disperser les équipes pédagogiques de Mounier en reconstruisant sur site le lycée dans le cadre d’une opération tiroir !