Augusto Pinochet vient de mourir aujourd’hui sans être jugé pour ses crimes. Après une première tentative avortée de coup d’état le 29 juin 1973, Allende l’avait chargé de contrôler les menées séditieuses de l’armée chilienne. C’est donc en parfait traître qu’il a commandé le coup d’état du 11 septembre 1973 conduisant Salvador Allende à préférer se donner la mort plutôt que de tomber aux mains de ses bourreaux et voir son image utilisée contre sa volonté.
J’ai quitté le Chili le premier septembre 1973 par un des derniers vols décollant de Santiago. J’ai laissé derrière moi de nombreux amis chiliens avec lesquels nous avions eu des discussions passionnées jour et nuit pendant un mois intense de voyage politique qui nous avait mené de Santiago à Valparaiso, de Conception à Temuco… Je me demande souvent combien sont morts et combien ont pu échapper à la terreur fasciste de Pinochet et des siens. Nous avons accueilli de nombreux réfugiés chiliens ici à Grenoble et je garde espoir que, comme eux, mes amis aient pu échapper à leurs assassins.
Pinochet est mort, mais il reste de nombreux criminels impunis. La lutte pour la vérité et la justice continue.