« Dans ce pays, il y a comme un bruit de bottes et cela devient insupportable »
Ce slogan de mai 68 est longtemps resté inscrit au fond d’un amphi grenoblois sans que personne ne se décide à l’effacer. Il est bon de le rappeler à ceux qui vont débattre demain de « l’héritage de mai 68 » dans une Maison de la Culture transformée en Fort Chabrol. Quelques centaines de « rebelles » grenoblois venus pacifiquement dire aux ministres présents le rejet de leur politique d’exclusion suffit aujourd’hui pour mettre une compagnie de CRS en action. Pourtant malgré ces protections policières, le sinistre ministre de la chasse à l’enfant Hortefeux n’a même pas eu le courage d’affronter les militants qui se placent aux côtés des sans-papiers qu’il pourchasse comme à Roussillon où l’un deux est encore une fois tombé hier du 4e étage lors d’une interpellation.
Que viennent faire dans ces débats appelés « Forum » par Libération des membres de partis qui se classent encore pour un temps à gauche ? Est-ce comme s’en vante le député-maire de Grenoble pour devenir « un interlocuteur régulier du Gouvernement » ?
Qu’avez-vous fait de l’héritage de démocratie locale légué par les grands anciens pour accepter de débattre dans des salles garnies de vigiles reconnaissables à leur oreillette pendant que les opposants pacifiques sont tenus à l’écart par des CRS ? Est-cela votre conception de la fameuse démocratie participative ?