Pourquoi les manifestations des lycéens déclenchent aujourd’hui des violences systématiques à Grenoble ? C’est la question que les responsables et les élus doivent se poser d’urgence avant qu’un drame n’arrive. 40 ans après mai 68, beaucoup conviennent aujourd’hui que l’attitude responsable du Préfet de Police de Paris de l’époque Maurice Grimaud a évité un bain de sang, même si un mort Gilles Tautin, noyé en étant poursuivi par la police à Flins, est à déplorer. Aujourd’hui, la plupart des lycéens défilent sans agressivité particulière comme le montre le slogan ci-contre sur leur banderole lors de la manifestation du 15 mai dernier, qui a donné lieu à des violences en ville tout l’après-midi avec des blessés graves comme cette jeune fille blessée par l’explosion d’une grenade de désencerclement et dont les parents recherchent des témoins. Lors des manifestations anti-CPE en 2006, il a suffi que le Préfet décide d’interdire l’accès à la Préfecture, pour que les rangs serrés de policiers armés et casqués donnent à chaque fois prétexte à des débordements dont l’origine n’est pas aussi évidente. Qui y a intérêt et pourquoi les quelques excités qui provoquent et agressent tout ce qui bouge ne sont pas neutralisés par la police très présente en civil dans les manifestations au lieu de recourir à des tirs nourris de grenades lacrymogènes ?
Cette année, c’est le rectorat qui a été déclaré «no man’s land» et à chaque arrivée face au barrage policier au coin de la place de Verdun les hostilités démarrent. Qui doit prendre l’initiative de s’organiser en amont des manifestations afin d’assurer un service d’ordre citoyen ferme et discret ? Il faut d’urgence que le Préfet, le Maire et les syndicats se mettent autour d’une table pour éviter le pire.