Depuis les cérémonies commémoratives de la fin de la deuxième guerre mondiale le 8 mai à Grenoble, une polémique a été lancée concernant la tenue vestimentaire du nouveau maire.
Elle a d’abord été alimentée hier par le blog de l’ancien maire, lequel a publié la lettre d’une des anciennes élues de son équipe battue le 30 mars dernier. Aujourd’hui, elle fait l’objet d’un article dans le Dauphiné libéré plus grand que celui qui retrace les cérémonies du 10 mai autour de l’abolition de l’esclavage…
Je laisserai bien sûr Eric Piolle répondre, s’il le désire, à cette polémique stérile. Mais ayant été présent à la cérémonie aux côtés de nombreux élus actuels dont plusieurs adjoint-es portant l’écharpe tricolore, je tiens à apporter mon témoignage. D’abord, l’attitude du maire a été respectueuse de ce temps de mémoire. On peut en juger par exemple sur cette photo. Le reproche que j’ai entendu de la part des porte-drapeaux est de ne pas s’être présenté comme nouveau maire en leur serrant la main et pas sur sa tenue. Ensuite, l’important n’est-il pas d’être présent en nombre, chacun étant libre de rendre hommage aux combattants et aux civils tombés pendant la guerre à sa façon ? A ce sujet l’absence des principaux élus d’opposition au conseil municipal à cette cérémonie ne leur permet pas de donner des leçons à ceux qui se sont déplacés pour honorer la mémoire de nos valeureux aïeux. Enfin, pour ceux qui s’intéressent à l’Histoire, je leur conseille de relire les débats qui ont agité les maquis sur le port de l’uniforme que les militaires de carrière voulaient imposer aux résistants en particulier dans le Vercors. Cela permettra de prendre de la distance avec cette vaine polémique.
j’apprécie vraiment votre article qui répond avec des arguments imparables à ces critiques à la fois injustifiées et ridiculement superficielles mais destructrices.
Bravo aussi pour la référence aux uniformes de la résistance….
“relire les débats qui ont agité les maquis sur le port de l’uniforme que les militaires de carrière voulaient imposer aux résistants en particulier dans le Vercors. Cela permettra de prendre de la distance avec cette vaine polémique.”
On peut trouver ça où?
Par exemple dans un article de Libération à paraitre dimanche, mais déjà en ligne, que je cite ici :
“Après guerre, l’historien Henri Noguères (3), puis Gilbert Joseph, un ancien du maquis (4), tous deux nettement marqués à gauche, ont dénoncé le quarteron d’officiers qui dirigea le Vercors à partir du 6 juin et n’eut de cesse de ressusciter les régiments, les fanions, les grades, les cérémonies en gants blancs à commencer par Narcisse Geyer, dit Thivollet, responsable de la zone nord du Vercors, meneur d’hommes sans pareil qui, dès 1943, organisait des levés aux couleurs en uniforme dans une ferme abandonnée près de Romans… ”
Les références sont :
(3) Histoire de la Résistance en France, tome 5, juin 1944-mai 1945, éditions Robert Laffont.
(4) Combattant du Vercors, éditions Fayard, 1972.
Merci.
Je me suis fait aussi la réflexion que Michel Destot se “cache” derrière sa correspondante, comme s’il n’assumait pas complètement cette position, un peu infantile, de faire reposer le respect sur des signes tels que le repassage d’une veste ou le cirage des chaussures.
Bravo pour cette réponse simple et claire. Même s’il avait été en short, Eric Piolle serait cent fois plus digne que certains en costard/cravate. Peut-être parce qu’il croit à ces actes symboliques comme à son action de citoyen. Contrairement a bien des hommes politiques dont les faces de pierre et les sourires faux révèlent leur foncière hypocrisie.
Cet attachement à la mâle cravate frise le ridicule ; je vois ça dans ma petite ville de Voiron, les élus de droite comme de gauche ne peuvent se montrer en public, même pour des réunions informelles, sans leur costume et leur cravate, au point d’en avoir l’air déguisé. Bravo à Eric qui n’a pas endossé cet instrument sous prétexte qu’il est maire, son élégance est ailleurs.