Suite à plusieurs plaintes de victimes de discrimination déposées après un testing auquel j’avais participé en tant que témoin, les gérants de la discothèque « Ambiance Café » à Grenoble ont été à nouveau condamnés en appel à 5000€ d’amende et à des dommages et intérêts pour SOS Racisme qui s’était portée partie civile. Cette confirmation de la peine infligée en première instance dont je vous ai déjà parlé est importante, car elle confirme la légalité du testing réalisé suivant des règles strictes : testeurs n’ayant jamais fréquenté l’établissement, tenue correcte, plusieurs groupes d’origines diverses à intervalles de temps suffisant, aucun dialogue avec le personnel filtrant les entrées.
La seule question que l’on peut se poser : pourquoi la Police ne mène pas elle-même ces contrôles de non-discrimination à l’entrée des établissements de nuit ? C’est bien ce que le nouveau Contrôleur général de la Police de l’Isère avait proposé au Préfet en réunion du Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance dans lequel je représentais la ville de Grenoble au côté du maire. À mon grand étonnement, le Préfet de l’Isère avait alors coupé court à cette proposition : « ce n’est pas le rôle de la police : laissons cela aux associations ! » et j’ajouterai aux élus qui ont peut-être autre chose à faire que de passer des nuits blanches pour témoigner à la place des fonctionnaires chargés de réprimer les délits de toute nature…