Vendredi avec d’autres administrateurs du Centre Communal d’Action Sociale de Grenoble, nous nous sommes rendus à Dijon à l’invitation du CCAS et des élus de cette ville de 250 000 habitants dirigée par une majorité élue au premier tour avec 58% des voix, qui va du Modem aux Verts en passant par le PC et le PS avec à sa tête un maire PS François Rebsamen, proche de Ségolène Royal : une coalition «arc-en-ciel» plus cohérente que celle de Michel Destot, puisque sans débauchés de droite.
À cette occasion, nous avons visité une crèche de la ville de Dijon concédée au privé depuis son ouverture en 2004. C’est un bel équipement construit sous maîtrise d’œuvre de la ville (ce que nous ne sommes plus en mesure de faire à Grenoble…) et dont la gestion a été confiée sous forme d’une délégation de service public (DSP) à une association nationale. Ce choix résulte en fait de l’obtention d’une aide nationale à la construction de crèches en gestion privée (un million d’€ d’économies). Au final, si cette crèche est superbe (avec une pataugeoire à l’intérieur !), le fait de couper un service municipal en deux avec d’une part un service public et de l’autre privé n’est pas à reprendre ici : la Ville ne peut intervenir sur le choix, ni les rémunérations du personnel privé. Ne risque t’on pas de subir une rotation importante du personnel, des emplois précaires (stagiaires en formation, contrats aidés…) dans un souci uniquement de rentabilité et non plus de service public ?
Par ma part, je ne suis pas opposé par principe à des DSP quand cela apparait être la meilleure solution et quand un suivi régulier est mis en place. Hier était rendue publique la décison du jury de DSP tenu le 12 juin dernier, où avec quelques collègues élus, nous avons proposé au maire de confier la gestion de la nouvelle salle des musiques amplifiées à l’association MixLab. Je me réjouis que le maire ait suivi l’avis de notre jury, car c’était sans conteste la meilleure équipe et notre avis fut unanime. Dans ce domaine culturel des musiques actuelles, une gestion par des acteurs de la scène locale s’impose plutôt qu’une régie directe qui pourrait ne pas être autant en phase avec les aspirations musicales de la jeunesse.