Encore des promesses non tenues qui nuisent un peu plus à la crédibilité des élus qui les tiennent…. Dans le Pacte Républicain de Ségolène Royal figurait en proposition 69 l’engagement à « Instaurer le non cumul des mandats pour les parlementaires ». Le tête de la liste « Grenoble, l’avenir ensemble » Michel Destot a fait campagne pour Ségolène Royal ainsi que nombre de ses colistiers. Ils ont donc milité pour mettre en œuvre les propositions de leur candidate. Pourtant aujourd’hui, non seulement Michel Destot ne s’applique pas à lui-même cette règle de non-cumul, mais il propose de renforcer le cumul à la tête de l’exécutif de la ville de Grenoble, puisqu’il a choisi de faire figurer en deuxième position sur sa liste une autre députée : Geneviève Fioraso.
Pour nous la règle de non-cumul est une question de principe. J’ai par exemple décliné l’offre qui m’était faite en 2004 de bien figurer sur la liste des écologistes aux dernières régionales, ce qui m’aurait entraîné à cumuler les mandats d’adjoint dans une grande ville et de conseiller régional, fonctions que je juge pour ma part incompatibles. Sans parler des intérêts croisés qui font trop souvent intervenir des élus dans une assemblée en tant que représentant d’une autre, il n’est pas possible à mon sens de remplir correctement deux mandats de cette importance tout en gardant une activité professionnelle indispensable pour ne pas perdre le contact avec la vraie vie. D’un point de vue démocratique, le cumul a des conséquences aussi très néfastes : il oblige le député-maire à mettre en place autour de lui une garde rapprochée qui viendra défendre son point de vue pendant ses absences hebdomadaires. Cette garde envahit aujourd’hui sa liste avec de nombreux colistiers choisis par lui parmi les proches collaborateurs de son cabinet. Le maire n’intervient alors comme arbitre que lors de crises graves, le reste du temps les débats dans l’exécutif restent réduits au peu de temps disponible. Pourtant, une ville de la taille de Grenoble mérite un maire à plein temps : on ne le répètera jamais assez.