Autour de la date anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl le 26 avril 1986 se sont déroulées en France et à Grenoble plusieurs manifestations pour garder la mémoire du risque nucléaire. Un « die in » a été organisé ci contre un samedi en centre ville pour interpeller les passants, plusieurs conférences avec projections ont eu lieu avec la présence exceptionnelle de Youri Bandajevsky longtemps condamné en camp de travail en Biélorussie pour ses recherches sur les conséquences de la contamination des sols sur la santé des enfants du Belarus. La dernière conférence organisée hier soir par l’association « Les enfants de Tchernobyl » nous a présenté deux films en présence du réalisateur Wladimir Tcherkoff : « Le sacrifice » et « Controverses nucléaires ». Le premier présente les conditions d’action des « liquidateurs » qui par milliers ont sacrifié leur vie à la noble cause pour éviter le pire en récupérant les combustibles nucléaires qui jonchaient les lieux de l’explosion. Ils meurent aujourd’hui l’un après l’autre dans l’oubli endurant des souffrances terribles rongés de l’intérieur par l’irradiation mortelle qu’ils ont subie. L’autre film présente la contamination interne des enfants vivant à des centaines de kilomètres parfois, mais qui en se nourrissant de fruits et légumes et en buvant du lait provenant de la culture ou de l’élevage sur des sols contaminés par les nuages toxiques subissent une irradiation constante par le Césium 137 qui est en eux. Pourtant des traitements peu onéreux ont montré leur efficacité à éliminer ce Césium radioactif. Encore faudrait-il reconnaitre l’origine de leurs maladies qui sont pourtant présentes à des taux exceptionnels et génèrent des pathologies inconnues chez des jeunes comme des crises cardiaques à répétition pour des enfants d’une dizaine d’années. Le film « Controverses nucléaires » démontre le mensonge des États concernés et des organisations internationales (ONU, AIEA,…) qui censurent les communications scientifiques pourtant incontestables sur le sujet quand ils n’emprisonnent pas tout simplement leurs scientifiques comme Bandajevsky.
Nous sommes tous concernés. Non seulement le nuage de Tchernobyl ne s’est pas arrêté à nos frontières, mais les mêmes secrets d’état sont possibles chez nous dès que leur divulgation remet en cause un intérêt industriel fort comme le nucléaire. On l’a bien vu l’été dernier lors des accidents ayant frappé plusieurs centrales dont celle du Tricastin. Les informations officielles n’ont été données que tardivement sous la pression d’associations et de scientifiques indépendants militants dans les réseaux citoyens (CRIIRAD, Sortir du Nucléaire, Greenpeace…). Si une catastrophe venait à survenir ici à Grenoble où tous les risques se cumulent (chimique, sismique, nucléaire, hydraulique, glissements de terrain..) serions-nous prévenu à temps ? On peut craindre le pire à ce sujet tant l’expérience montre le contraire.