L’Isère a bien failli quitter son lit la dernière nuit à Grenoble. Les fortes précipitations des derniers jours l’ont fait monter à plus de 3 m sous le pont de la Bastille alors que cinq jours avant son niveau ne dépassait pas 50 cm. On oublie souvent que l’Isère se comporte plutôt comme un gros torrent de montagne qui peut gonfler énormément en quelques heures. Ce matin, j’ai constaté en passant sur la passerelle à vélo qui relie le campus à Meylan qu’à 10 cm près l’Isère aurait inondé l’Ile d’Amour et noyé sous deux mètres d’eau l’incinérateur qui s’y trouve…
Côté campus, heureusement les digues ont tenu, sinon l’essentiel des salles, bibliothèques et labos aujourd’hui construits au ras du sol auraient été inondés, alors qu’il y a 30 ans par précaution les rez-de chaussée n’étaient pas occupés…
Depuis des dizaines d’années la protection des digues n’était plus assurée par une association des digues sans moyens réels. Les communes viennent seulement de s’entendre pour la remplacer par un vrai syndicat intercommunal à la demande du Préfet qui a dû pour cela taper sur la table. Les travaux vont durer plus de dix ans pour consolider et surélever les digues, mais aussi créer des zones d’épandage à préserver pour cela de la pression immobilière. Il en va de la sécurité de tous : n’oublions pas que les grandes crues peuvent se succéder sans compter sur la fausse idée de la crue centennale qui mettrait un siècle à revenir.