Lors du dernier conseil municipal le 25 juin, une délibération concernant la rénovation de l’Arlequin avait été soigneusement repoussée en fin d’ordre du jour pour éviter trop de publicité. Il s’agissait cette fois de voter l’avant-projet des espaces publics du quartier mais qui évidemment mettait en œuvre les mauvais choix de démolir de logements sociaux d’excellente qualité. A ce sujet, nous avons une nouvelle fois demandé au maire de nous communiquer l’étude INterland commandée par la ville et payée sur deniers publics qui avait le tort de présenter une rénovation respectueuse du patrimoine au lieu d’une classique démolition imposée par l’ANRU. Malgré le fait qu’une adjointe en charge du logement ait citée en conseil l’utilité de cette étude y compris pour comprendre la structure des bâtiments et faciliter leur déconstruction, le maire persiste et signe en disant que cette étude ne sert pas à notre décision.
Mais l’essentiel des principes de l’étude est disponible sur ce site. Je cite :
« L’Arlequin a produit des qualités architecturales et d’habiter fondamentales toujours valables.
Son caractère d’exception demeure.
Le projet de transformation part des capacités de l’existant et de ses qualités. Il s’agit d’ajouter, compléter, améliorer pour lui donner une valeur optimale, sans démolir, sans amputer. Ne pas démolir parce que chaque logement est précieux, comme chaque équipement. On peut toujours utiliser, réutiliser, recycler, reprogrammer les activités ou de nouvelles fonctions et services. Partir de l’intérieur vers l’extérieur, du dedans vers le dehors, du logement, au plus collectif, au plus urbain. Faire la transformation avec les habitants, en site occupé, en trouvant les formes de participation adaptées et les méthodes de chantier les plus « douces ».
L’intervention sur le bâti doit se faire avec pertinence et discernement : faire les travaux les plus utiles, pour répondre au plus près des besoins, de façon inventive et appropriée au caractère unique du site, sans tomber dans les réponses conventionnelles ou spectaculaires.
Faire un projet emblématique du développement durable par la transformation : qualité / dimension sociale / économie / durable.
Etre durable,
C’est prolonger la durée de vie de l’existant,
C’est comprendre les valeurs d’un projet à son origine, pour les augmenter et atteindre une nouvelle qualité durable et irréversible,
C’est créer des conditions d’habiter optimales, qui vont rendre l’Arlequin, à nouveau, comme un endroit d’exception pour habiter à Grenoble .»
Pour se rendre compte de la vision du cabinet Lacaton & Vassal (faisant partie du groupement INterland), il suffit de regarder leurs images (1, 2, 3 et 4).
En parallèle, celles du cabinet Lion qui a été choisi montrent à travers un trucage des montagnes alors qu’elles resteront invisibles après la trouée du 50, des automobiles circulant dans le parc, des piétons futuristes perchés sur gyropode (connaissent-ils seulement leur coût et les convoitises que ces engins susciteraient ?)… On comprend mieux alors pourquoi le maire ne veut pas de cette comparaison projet contre projet, mais a préféré faire disparaitre le bon projet en allant jusqu’à faire signer à ses auteurs une clause de confidentialité…
tu abats un de ces boulot, Gilles. Chapeau à toi!
Lise
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