Hier le Méliès, cinéma associatif grenoblois, organisait une conférence de presse pour dénoncer le refus du CNC (Centre National de la Cinématographie) de lui accorder une aide à la création de trois salles d’Art et d’Essai sur le site de l’ancienne caserne de Bonne. Ce projet, soutenu depuis des années par mon groupe d’élus à la Ville, a pour but de créer un outil moderne de diffusion et d’éducation à l’image dans des salles pouvant accueillir dans un excellent confort visuel et d’écoute plusieurs centaines de spectateurs contre 96 actuellement dans la minuscule salle de la rue de Strasbourg, dans laquelle s’entassent pourtant 60 000 cinéphiles par an. Le financement du projet du Méliès passait par une aide sélective à la création de salles accordée par le CNC. Mais à la surprise générale ce dernier a refusé en janvier cette aide au Méliès comme à tous les projets de cinémas indépendants des grands groupes. Il ne faut pas chercher loin : le coup vient de Pathé qui absorbe un à un les derniers indépendants à Grenoble ; le complexe Chavant étant tombé il y a peu dans leur escarcelle. Pour que ce projet essentiel pour la diffusion de films invisibles à Grenoble ne prenne pas plus de retard, il faudra une fois de plus que les collectivités agissent à la place de ceux qui ont vocation à aider le cinéma indépendant au lieu de servir les intérêts de ceux qui ne recherchent que le profit immédiat.
Le Méliès a obtenu le soutien de nombreux professionnels dont des cinéastes de renom comme Nicolas Philibert qui les représentait hier. Il est l’auteur avec Gérard Mordillat de « La Voix de son Maître » longtemps censuré et récemment de « Retour en Normandie » sélectionné pour le dernier festival de Cannes. Avec « le Club des Treize », il a récemment remis à la Ministre de la Culture un rapport accablant sur le financement du cinéma français le 3 avril dernier. On peut lire leur communiqué de presse après cette entrevue sur le site de Télérama.