Suite à la nomination le 21 juillet 2010 d’un Préfet-policier à Grenoble, la nomination en conseil des ministres du nouveau recteur quelques jours après était passée au second plan. Pourtant Olivier Audéoud est visiblement aussi arrivé dans l’Isère en mission commandée. Son parcours est éloquent. Pour un universitaire comme moi, il n’a pas hésité dans sa carrière à sauter sur les opportunités commençant à la Sorbonne, passant à Nancy 2, retournant à Paris pour l’université de Nanterre dont il devient président de haute lutte (au 4e tour) en 2003. Il s’y fait connaitre pour avoir appelé la police contre les étudiants lors des manifestions de l’automne 2007 contre la loi LRU. Son mandat n’étant pas renouvelé en 2008, il garde néanmoins sa place dans la «Conférence des Présidents d’Université » où il est chargé des relations internationales. En janvier 2010, il rejoint le conseil d’administration du pôle universitaire privé Léonard-de-Vinci (PULV) à La Défense, surnommé fac Pasqua, du nom de son créateur et toujours président de l’association de gestion. Olivier Audéoud indique d’ailleurs dans une interview avoir rencontré quelques années auparavant le président du conseil général des Hauts-de-Seine Nicolas Sarkozy avec lequel il aurait échangé 3/4 d’heure sur la fac Pasqua, université décriée dès sa création en 95 comme une université privée construite et financée sur fonds publics. La Cour des Comptes l’a d’ailleurs souvent épinglée. Aujourd’hui après sa nomination comme recteur en juillet 2010, Olivier Audéoud est toujours président du Conseil Scientifique et Pédagogique de cette université privée. Étonnant, non ? Il est vrai qu’il y retrouve un collègue, le recteur de Corse !
Pourquoi je vous raconte cela, me direz-vous ? Simplement pour jeter un éclairage nouveau sur les attaques contre le lycée Mounier qui au passage sont très bien mises en pages, interviews et images ici. À plusieurs reprises, ce recteur s’est montré particulièrement irrespectueux des personnes (lycéens, parents, enseignants) qui ont eu le tort de ne pas laisser disparaitre le lycée sous les bulldozers des démolisseurs parmi lesquels au premier rang il figure avec le président de région. « Celles-ci feraient mieux d’aller voir un psychiatre », a t’il dit. Rappelons que la fermeture du lycée pour prétendue dangerosité a été annoncée au CA du lycée en septembre 2010 quelques mois après la nomination d’Olivier Audéoud, comme recteur. Quel rôle a t’il joué dans cette décision ? On ne peut imaginer qu’elle ne puisse n’être que le fait du président de région, Jean-Jack Queyranne. Jeudi dernier, une délégation de Mounier a rencontré le recteur pendant 2h30. Ce dernier n’a pas changé d’un iota son discours même après que le Tribunal Administratif ait cassé pour erreur manifeste d’appréciation les décisions de fermeture des bâtiments prises par la Région. Il maintient contre vents et marées les prétendus dangers contredits par les experts mandatés par la Région elle-même ! En effet, les bâtiments respirent en suivant exactement les courbes de températures extérieures. Quoi de plus normal ! Alors quel est le but poursuivi par ce recteur qui fait la part belle au privé dans ses activités ? Je vous laisse le soin de le deviner. Allez-voir les effectifs des secondes dans les lycées privés alentours depuis la rentrée et la diminution à Mounier de 7 à 3 classes de secondes en septembre…
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