Comme chaque année depuis bientôt 20 ans, des associations et partis politiques ont appelé hier à manifester dans Grenoble à la mémoire du massacre des manifestants algériens du 17 octobre 1961 à Paris. Ce jour-là et les jours suivants des manifestants algériens qui protestaient à l’appel du FNL interdit contre le couvre-feu ont été sauvagement jetés à la Seine par la police parisienne sous les ordres de Maurice Papon. Malgré la censure qui a frappé longtemps ces faits, les historiens s’accordent aujourd’hui à estimer le nombre de morts à plusieurs centaines. En mémoire de ces massacres, nous avons jeté une fleur dans l’Isère depuis la passerelle Saint-Laurent.
Malheureusement, ces pages sombres ne sont pas que du passé. Les tentatives de la droite de restaurer l’image de la colonisation en falsifiant l’histoire, les rafles au faciès dans certains quartiers à Paris, les arrestations au guichet de la Préfecture nous rappellent des temps que nous aimerions révolus. La xénophobie qui détourne les Français de leurs difficultés quotidiennes peut à tout moment entraîner des déchainements de violences racistes. Grenoble avec Paris le rappelle chaque année.
