Une police coupée de la population

Depuis les évènement de la mi-juillet dans le quartier de l’Arlequin à Villeneuve, quels ont été les résultats de l’enquête de police ? Bien minces… Malgré une médiatisation des interventions  à chaque fois accompagnées des micros et des caméras, force est de constater que les fins limiers descendus de Paris n’ont pas élucidé grand chose. Les seuls effets constatés par les habitants sont les portes de témoins fracassées au petit matin et les murs de locaux collectifs éventrés quand le blindage de la porte rendait l’effraction plus pénible.

Tous les interpellés sauf un ont été relâchés sans mise en examen au bout de la garde à vue; celui qui a été condamné en comparution immédiate l’a été pour 400 g de cannabis… Il n’était pas nécessaire de lancer ces branle-bas de combat pour n’arrêter qu’un dealer connu des voisins. Mais voilà, cela fait des années que la Police Nationale est coupée de la population dans les quartiers. Seules des unités spéciales (BAC, Unité TErritoriale de Quartier) interviennent de manière quasi-militaire pour pacifier ce quartier hostile. Pour quels résultats ? Pourquoi la police n’a pas d’obligation de résultat ? Quant un enseignant ne fait pas le programme prévu, il est sanctionné. Quant un policier n’élucide pas assez de délits, ce n’est pas sa faute mais celle des circonstances. Et qu’on ne me dise pas que c’est la loi de l’omerta qui est responsable parce que soit disant  personne ne parle. Pour avoir été de multiples fois déposer plainte pour cambriolage, je peux témoigner que les renseignements que l’on peut apporter sur les suspects n’intéressent pas la police qui se contente d’empiler jour après jour les dépôts de plainte sans jamais revenir vers les victimes.

Lundi soir et mardi matin le nouveau Préfet-policier installé par N. Sarkozy le 30 juillet dernier parlait dans les médias  : FR3 le soir et France Bleu le matin. Il disait le lundi soir que nous allions avoir du nouveau dans l’enquête. Effectivement mardi au petit matin avant son interview à la radio, le supposé complice du braqueur abattu le 16 juillet au bas de sa montée à l’Arlequin était arrêté dans un appartement d’amis à 8 kilomètres de Grenoble. Le Juge des Libertés  et de la Détention a pris hier soir la décision de le laisser libre sous contrôle judiciaire. Dans la même séance ce juge qui n’est pas laxiste a maintenu en détention plusieurs prévenus dont des mineurs. Doit-on rappeler que la mise en détention provisoire doit être l’exception et la libération sous contrôle la règle. La France est d’ailleurs régulièrement rappelée à l’ordre par l’Europe au sujet de ses trop nombreux détenus sans jugement. Que n’entend pas depuis hier soir ? “Forfaiture” dit un syndicat de police proche du FN; “absolument inacceptable”, dit la procureure; “inadmissible, intolérable et scandaleux” dit un autre syndicat.

B. Hortefeux se dit “consterné”; l’omni-président juge «difficilement compréhensible» cette décision. Depuis le temps où Président et Ministres ne respectent plus la séparation des pouvoirs, nous nous sommes presque habitués à ces appréciations, mais pour ma part je me dis que le dossier doit être bien mince pour que le JLD en ait décidé ainsi. La police scientifique n’aurait donc retrouvée aucune empreinte ou dépôt d’ADN du suspect dans le véhicule qui a servi au braquage ? Seuls les juges et les avocats ayant accès au dossier peuvent le dire. N’oublions pas les précédents ayant servi le pouvoir pour ses rodomontades à destination des électeurs du FN comme Tarnac qui ont aussi fait flop avec des dossiers sans preuve…

A propos Gilles Kuntz

Ancien conseiller municipal et d'agglo de Grenoble Habitant la Villeneuve Adhérent à Ensemble!
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