Hier matin, une opération de police d’envergure a expulsé 6 familles roms (10 adultes et 13 enfants dont certains de moins de 2 ans) de leurs abris sur la commune de Saint Martin d’Hères à côté de Grenoble. Les CRS n’ont même pas laissé la possibilité aux familles de prendre leurs affaires et avec leurs enfants celles-ci ont assisté à la destruction immédiate de leurs refuges (une station Total désaffectée et une usine fermée) avec leur maigres biens dedans. Ce traitement inhumain que la France continue d’appliquer à ces européens qui fuient la misère et les discriminations qu’ils subissent dans leurs pays, dont la Roumanie pour la majorité de ceux qui sont arrivés à Grenoble, n’est pas digne des valeurs de la République. Les roms, qui ne peuvent demander le droit d’asile, les pays de l’Union Européenne étant tous réputés sûrs, seront s’ils sont expulsés contraints de se payer un retour en car ici dans quelques semaines. Tout ceci n’a aucun sens, si ce n’est d’augmenter le compteur d’expulsions du Préfet. Des enfants scolarisés ne peuvent terminer leur année scolaire; tout le travail d’aide à l’insertion réalisé par des associations comme Roms action est mis à mal. La situation de ces familles avait été décrite dans un reportage de FR3 Grenoble il y a trois mois.
Plusieurs centaines de roms sont présents dans l’agglomération, sans que leur situation ne soit vraiment prise en en compte. L’État comme toutes les collectivités se renvoient le problème de la misère vécue par ces familles. Le droit à l’hébergement respecté pour les autres familles ne l’est pas quand il s’agit de roms. Ceci est inadmissible et constitue un délit au titre de la loi contre les discriminations. L’Europe, qui est attentive à cette situation, condamnera t-elle encore une fois la France ? Pendant ce temps, ces familles, qui ne font pas partie des gens du voyage, seront encore condamnées à l’errance.