Lundi soir à 17h, le conseil municipal de Grenoble s’annonçait tendu. Des appels avaient été lancés sur le Web pour venir y exprimer son opposition à l’installation de caméras de vidéosurveillance dans notre ville. L’ordre du jour prévoyait une délibération sur la mise en place d’un “collège d’éthique de la vidéosurveillance ” à Grenoble. Au lieu de placer ce point en tête de l’ordre du jour pour permettre au public d’être présent sans assister à 45 autres délibérations, le maire avait choisi comme pour chaque sujet délicat ne faisant pas consensus dans sa majorité hétéroclite de le renvoyer vers la fin de l’ordre du jour et donc 6 heures après le début du conseil. Cela n’était pas supportable pour le public venu entendre ce débat. Suite à plusieurs interruptions des collègues par des cris et slogans venus du public, le maire a préféré faire intervenir la gendarmerie nationale en nombre pour évacuer vers 20h la tribune du public.
Pourquoi en est-on arrivé là ? D’abord, parce le maire a choisi seul sans l’avis du conseil municipal d’installer des caméras-dômes dans Grenoble. Celles-ci évoquées dès juin 2008 par le premier adjoint suite à une question orale que j’avais posée pour mon groupe auraient été la conséquence de la montée en Ligue 1 de football du club de Grenoble. À l’époque, il était question de surveiller les groupes de supporters entre la gare et le stade… Aujourd’hui c’est paradoxalement au moment où le club redescend en Ligue 2 que ces caméras ont été installées depuis quelques mois. Le prétexte ne tient plus. Elles sont bel et bien placées pour surveiller les passants (et non les flux de circulation, sinon pourquoi des caméras à 360° avec de puissants zooms ?). Plus grave, elles sont placées exactement sur le parcours des manifestations qui ont lieu toujours dans cette partie du centre ville. Les renseignements généraux n’auront plus à se déguiser en manifestants pour prendre chaque visage en photo…
Sur le fond, nous avons dit d’une part l’inefficacité des caméras pour prévenir les délits et porter assistance aux victimes, mais même, et cela est prouvé par des expériences étrangères, à condamner les coupables (seulement dans 3 % des cas filmés au Royaume Uni). Alors que faut-il en espérer ? Dissuader les délinquants de passer à l’acte ? Au mieux tous les spécialistes le disent, elles ne pourront que déplacer les délits. D’ailleurs, les études montrent que l’amélioration de l’éclairage public est plus efficace que la vidéosurveillance. Avec la Ligue des Droits de l’Homme, nous avons donc refusé de participer à ce collège d’éthique sans pouvoir et qui ne servira qu’à faire accepter les atteintes aux libertés publiques. Pendant le temps des discussions feutrées, les travailleurs sociaux trop peu nombreux sur le terrain seront eux confrontés à la réalité et à leur impuissance devant le manque de moyens qui sont détournés pour les 60 000 caméras d’ici 2011 promises par Brice Hortefeux que le maire de Grenoble a choisi d’aider à atteindre son objectif.
ok , j’ai lu …pas de video surveillance !!
ma bagnole a cramé il y a 3 jours en bas chez moi à malherbe ..mais c’est pinutz ! mon voisin en a vu partir 2 en fumée en moins d’un mois !!! alors , je pensais video surveillance des parkings , parceque ras le bol , et puis zut , il faut faire quelquechose cela ne peut plus durer …
pourtant je ne vote pas FN , suis simple cytoyenne ,infirmière , libérale , qui s’est retrouvée sans bagnole pour aller faire mes soins jeudi dernier..alors , j’attends les propositions et les réactions .
J’habite à Vileneuve pas loin de chez vous et les voitures y brûlent aussi. Mais les caméras ne feront que déplacer au mieux le problème sans empêcher les délits. Toutes les études le montrent. Lisez notre tribune à ce sujet dans le dernier numéro des Nouvelles de Grenoble que l’on trouve aussi sur notre site http://www.grenoble-ecologie-solidarite.fr
Ce qu’il faut, c’est donner les moyens alloués aux caméras à des éducateurs de rue et une police de proximité qui a disparu.