Jeudi dernier, nous étions environ 200 à nous rassembler puis à défiler en soutien au peuple grec place Victor Hugo devant le siège de banques qui sont les premières responsables de la situation. Le niveau d’endettement de la Grèce est mis en avant pour tenter de justifier des reculs sociaux injustifiables. Pourtant, les dettes de pays comme l’Italie, la Belgique, la France et même l’Allemagne, sont tout aussi préoccupantes. Sur ce graphique animé du journal Le Monde, on peut voir depuis 1995, comment la dette des pays européens a évolué par rapport au Produit Intérieur Brut; celle de l’Italie est toujours restée dans le rouge en étant supérieure au PIB pendant tout ce temps. Alors pourquoi, aujourd’hui choisir la Grèce comme bouc émissaire d’un système financier qui échappe de plus en plus à tout contrôle avec la totale liberté laissée aux spéculateurs ?
Les travailleurs de Grèce, à juste titre, refusent de payer la crise du système financiarisé. Les actionnaires se sont gavés de dividendes, de cadeaux fiscaux de toutes sortes, de rémunérations démentielles avec, à la clef, des fortunes qui dépassent l’entendement. C’est à eux de payer leur crise.
Les mesures annoncées sont inadmissibles : non remplacement de 4 départs à la retraite sur 5 dans la Fonction publique, hausse de la Taxe sur la Valeur Ajoutée de 19 à 21 % et même 22-23% maintenant, baisse de 10 % des dépenses d’assurance, gel des pensions de retraites, réduction de 15 % des salaires, âge légal de départ à la retraite porté à 67 ans, etc.
Les mêmes banques et les mêmes spéculateurs, qui hier ont été sauvés d’une faillite certaine grâce à l’aide des États, mettent la pression sur ceux-ci et sont autorisés à spéculer sur leurs dos. Les gouvernements ont sauvé les banques, sans contrepartie. Aujourd’hui ces mêmes banques viennent faire payer l’addition aux peuples. La Grèce est attaquée, le Portugal est dans la ligne de mire, l’Espagne et l’Irlande sont aussi citées.
Aujourd’hui nous sommes nous aussi sous la menace d’une pareille attaque des marchés contre la France. La droite n’attend d’ailleurs pas ce moment pour nous annoncer déjà un plan de rigueur. Il ne serait pourtant pas difficile de trouver les finances qui manquent : l’abandon du bouclier fiscal et des niches qui permettent d’échapper à l’impôt seraient les premières mesures à prendre pour maitriser notre dette en ne touchant pas au pouvoir de vivre de la population. Mais cela n’entre pas dans les plans du MEDEF qui sont appliqués par Nicolas Sarkozy… Seule la lutte dans la rue permettra de faire reculer ce gouvernement.