Créé au lendemain de la Grande Guerre en 1919, le « Foyer de l’Étudiante » à Grenoble a fêté le 6 juin ses 90 ans. À cette occasion une exposition a été présentée sur l’origine de la résidence et son histoire. Situé dans un ancien couvent reconnu par Louis XIV en 1646, il a été créé pour permettre aux femmes d’étudier à une époque où l’inégalité des droits hommes-femmes étaient la règle. Abritant pendant la dernière guerre des étudiantes étrangères bloquées à Grenoble par l’Occupation, il a gardé son rôle d’accueil principalement d’étudiantes étrangères.
Aujourd’hui, son avenir est mis en péril par l’annonce en février par le CROUS de la suppression dès ce mois de sa subvention annuelle de 32 000 €. Cet organisme qui a vocation de fournir les œuvres sociales aux étudiants pour le compte de l’État se désengage de l’aide aux associations qui souvent comme ici gèrent à meilleur compte des foyers avec un investissement non rémunéré des bénévoles. C’est 8% du budget qui disparait : les collectivités étranglées par ailleurs feront-elles l’effort de suppléer l’État dans ses missions ? Au moment où la Ville de Grenoble a tenté de chiffrer le désengagement direct de l’État, ce sont les sommes supprimées aux associations qu’il faudrait compter. Ici 32 000 €, 20 000 à Solidarité Femmes, des menaces différées pour le Planning Familial, en quelques années 100 000 € de moins à l’ODTI venant de l’ACSE, pareil pour l’ADATE, la Relève…
Comment agir pour tisser plus de lien social, quand on coupe les crédits de ceux qui font le plus dans ce sens ?