Hier une manifestation de plus de 300 personnes a crié son opposition à la venue de Jean-Marie Le Pen pour un meeting à Grenoble. A ce sujet, il me semble utile de rappeler que ce député européen a été condamné à de multiples reprises par la justice.
Qu’on en juge à partir de cette liste établie par l’AFP :
« Neuf. C’est le nombre des condamnations qu’a connues Jean-Marie Le Pen jusqu’à présent. La dernière date du 19 décembre 2013 : 5.000 euros d’amende pour ses propos sur les Roms. Retour sur les autres affaires.
- 8 février 2008. Trois mois de prison avec sursis et 10.000 euros d’amende pour avoir dit, en 2005, dans la revue d’extrême droite Rivarol que l’occupation allemande n’avait pas été “particulièrement inhumaine”. Peine confirmée le 21 janvier 2009 par la cour d’appel de Paris.
- 24 fév 2005. La cour d’appel de Paris le condamne à 10.000 euros d’amende pour des propos publiés dans Le Monde du 19 avril 2003: “Le jour où nous aurons en France, non plus 5 millions mais 25 millions de musulmans, ce sont eux qui commanderont et les Français raseront les murs, descendront des trottoirs en baissant les yeux…”
- 25 nov 1998. Avec Bruno Mégret, ils doivent verser 10.000 francs (1.524 euros) de dommages-intérêts à l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) pour des propos sur “l’inégalité des races”.
- 17 nov 1998. Il est condamné à Versailles à un an d’inéligibilité, 750 euros d’amende et 3 mois d’emprisonnement avec sursis pour “violences” envers une candidate socialiste à Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines, lors de la campagne des législatives de 1997. Il perd en octobre 2000 ses mandats de conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur et de député européen mais la Cour de justice européenne de Luxembourg le rétablira dans son mandat européen le 26 janvier 2001.
- 26 déc 1997. Les chambres à gaz, “détail de l’histoire”. Pour avoir répété ces propos, le tribunal de Nanterre le condamne à verser jusqu’à 750 euros à 11 associations. La cour d’appel confirmera le 13 septembre 1999 et il sera également condamné à Munich pour ces faits le 2 juin 1999, à une amende d’un montant non révélé et à un franc symbolique de dommages-intérêts.
- 4 juil 1997. 750 euros d’amende pour avoir traité de “gros zébu fou” le président de SOS-Racisme Fodé Sylla, le 2 août 1996.
- 3 juin 1993. La cour d’appel de Paris le condamne à 10.000 francs d’amende (1.524 euros) pour son jeu de mot injurieux de 1988, “Durafour crématoire”, visant le ministre Michel Durafour.
- 18 mars 1991. La cour d’appel de Versailles le condamne à verser 1,2 million de francs (183.000 euros) à 11 associations pour avoir déclaré sur RTL le 13 septembre 1987, à propos de l’existence des chambres à gaz nazies: “Je n’ai pas spécialement étudié la question, mais je crois que c’est un point de détail de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale.” »
Il n’est pas possible de considérer comme républicain un parti qui confie sa présidence d’honneur à un multi-récidiviste. Le Maire de Grenoble était donc fondé à demander au Préfet de l’Isère l’interdiction d’une prise de parole publique d’un personnage qui n’a de cesse de développer des thèses racistes et négationnistes contraires à la loi.